02/03 - 08/03 : Préparation, commandes, premier coup de houe

Cette dernière semaine marque le début du projet dans sa réalisation. En effet, après avoir mesuré les emplacement des arbres dans les deux orphelinats, nous avons commencé à creuser des trous avec l'aide des enfants. 

La taille du trou pour planter l'arbre est un élément important. En effet, plus le trou est grand, plus on pourra mettre de fumier et plus la terre disponible pour le jeune arbre sera riche. Les trous ont différentes dimensions selon l'espèce d'arbre sélectionnée. Pour les arbres de taille moyenne comme les manguiers, les jacquiers et les avocatiers, les dimensions sont 50cm de largeur, 50cm de longueur et 50cm de profondeur, au minimum. Concernant les arbres plus grands comme les durians et les ramboutans, les dimensions sont 1m*1m*50cm de profondeur. Il faut ensuite combler partiellement le trou (20cm de hauteur) de fumier, le reboucher avec la terre enlevée, puis remuer afin de créer un mélange homogène fumier-terre.


Creuser des trous paraît facile et anodin.... Pourtant, sous une chaleur accablante et un soleil écrasant, c'est tout de suite plus complexe. Et après une seule journée de labeur, j'ai déjà laissé plusieurs gouttes de sueur et une belle ampoule...






Préparation des trous sous 35°C

Ça avance... 

Les enfants donnent un coup de main

Il est important de creuser les trous assez vite afin de respecter l'emploi du temps. En effet,  il faut attendre au moins 2 semaines après l'apport de fumier pour commencer à planter les jeunes arbres fruitiers. Ainsi, si tous les emplacements sont prêts pour le mois prochain, cela permettra de gagner du temps lors de la plantation, qui aura lieu en mi-fin avril. Nous avons choisi cette date car elle représente le début de la saison des pluies. Ainsi, les jeunes arbres auront un accès garanti en eau. La période de plantation dépend en effet de la disponibilité en eau du terrain. Bien que dans le cas des deux orphelinats il y a un point d'eau à proximité, il est tout de même préférable d'attendre la saison des pluies afin de faire des économies d'eau. Pour gagner du temps en mi-avril (lorsque je reviendrai du nord), il est important d'ajouter le fumier avant mon départ pour le nord (le 19 mars). Ainsi, le mélange terre-fumier aura bien le temps de reposer et le terrain sera prêt pour la plantation dès mon retour. 

Pour le premier orphelinat (Vinh Son 3), nous avons défini les emplacements pour 11 arbres de taille moyenne et 10 arbres de grande taille. Nous avons ensuite pu estimer les besoins en fumier et fait des commandes de sacs de fumier pour avoir la quantité nécessaire. Avons avons également creusé quasiment tous les trous des emplacements. Nous pourrons effectuer les commandes d'arbres fruitiers dès que le fumier sera posé. Concernant le deuxième orphelinat (Vinh Son 6), nous avons également défini les emplacements des arbres fruitiers. Nous commencerons à creuser les trous dès la semaine prochaine.


Mesure du trou


La soeur qui s'occupe du premier orphelinat (Vinh Son 3) est juste adorable et pleine d'humour. Elle est souvent venue nous apporter de l'eau et des bananes pour reprendre des forces. Au moment de partir, elles nous a même offert toutes sortes de fruits, jus et autres cadeaux avec un grand sourire d'une profonde sincérité. D'ailleurs, cette femme s'est créée toute une réputation dans la région! A 82 ans, elle continue à travailler la terre, à s'occuper des enfants et à tenir l'orphelinat. Un vrai modèle de courage, générosité et de bienveillance.





En milieu-fin de semaine, nous allons à la rencontre des 2 villages ethniques. Dans une ambiance chaleureuse (c'est le cas de le dire...) nous nous mettons de nouveau au travail... Après avoir discuté avec les représentants de chaque famille, nous avons pu sélectionner les espèces d'arbres fruitiers et mesuré les emplacements.

Il est essentiel de choisir des espèces d'arbres qui motivent chaque famille. En effet, il faut s'assurer de leur implication dans le projet. Avec les familles, nous avons donc procédé ainsi :

1 - Nous avons estimé la taille de leur terrain. Si le terrain est très petit, nous orientons les familles vers des arbres plus petits.

2 - Nous leur demandons quelles espèces d'arbres les intéressent.

3 - En fonction de leur choix, nous estimons en calculant à l'aide d'un mètre le nombre d'arbres que l'on peut cultiver, en plantant un piquet à chaque emplacement.


Pour les grands arbres, la distance entre chaque tronc doit être de 7 à 10 mètres. Pour les plus petits arbres, la distance doit être de 4 à 5 mètres.

Au total, nous avons comptabilisé 67 petits arbres fruitiers (manguiers, avocatiers et jacquiers) et 14 grands arbres fruitiers (durians, ramboutans) pour les deux villages. Nous prévoyons sûrement d'agrandir ce nombre en choisissant de nouvelles familles avant la fin de ce premier mois. Ajoutés à une grande cinquantaine d'arbres dans les deux orphelinats, le total d'arbres s'élève à environs 150 arbres, et il est prévu d'augmenter ce chiffre. 

Au cours de mon deuxième mois dans le centre (de mi-avril à mi-mai), il est également prévu de faire de la formation auprès des familles, pour s'assurer que ces dernières s'occuperont bien de ces arbres fruitiers. En effet, outre l'aspect quantitatif (nombre d'arbres), nous voulons créer de la durabilité et de la pérennité dans le projet. L'idée est donc que les familles puissent s'occuper par elles mêmes de ces arbres (arrosage, paillage au niveau du tronc, taille, ...) et surtout être en mesure de gérer des imprévus (traitement des maladies, prévention contre les nuisibles, ...). 

L'idée n'est pas forcément de planter le plus d'arbres possibles, mais surtout d'assurer aux familles et aux orphelinats une production de fruits de qualité, voire même un petit salaire par la vente des surplus. Pour ce faire, il faut certes planter des arbres, mais surtout, il faut bien s'en occuper.


Une des familles d'un village

Une autre famille

Les enfants d'un village

Paysage rural autour de Kontum


Cette semaine a également été l'occasion pour moi de découvrir quelques sites de la région...


Un magnifique figuier devant la maison communale du village (architecture traditionnelle)


Maison communale traditionnelle 


Eglise de Kontum, à mi-chemin entre l'architecture française et ethnique



Et de profiter de spécialités locales (encore une fois...)



Glace aux haricots noirs

Bon, n'en déplaise à certains, j'ai également été amené à manger du chien... A la fin de la journée dans un des villages ethniques, une famille nous a invité à l'apéro pour nous remercier. Ils nous ont donc servi un repas de viande de chien mijotée, avec une salade de feuilles de manioc et bien-sûr, une petite bière et un shot d'alcool de riz pour faire passer tout ça! Difficile de refuser quand une personne se montre généreuse malgré son peu de moyens... Ça ne me plait pas non plus de se nourrir d'un animal aussi sensible que le chien... Cependant, il faut prendre en compte le contexte. Ces familles n'ont pas le luxe que l'on peut connaître en France. Ils se lavent à la bassine, n'ont pas l'eau chaude, pour certains même pas l'électricité et ne parlons pas des toilettes. Lorsqu'ils cuisinent du poulet, ils mangent la totalité de l'animal (même les boyaux) parce qu'il ne faut pas gaspiller. Alors si la viande de chien est moins chère que la viande de bœuf, qui pourrait leur reprocher d'en acheter? Soyons ouverts et compréhensifs envers ceux qui ne partagent pas la même qualité de vie. 😉


Enfin, à la fin de chaque journée, nous avons commencé avec Bdao des cours de vietnamien / français. En gros, je lui apprends le français et elle m'apprend le vietnamien!


Premier cours de Vietnamien




Comme vous avez sûrement pu le remarquer, le projet évolue en fonction de la réalité sur place. On a donc adapté notre mission avec la situation et les informations récoltées. Il s'est avéré que ma formation avec la sœur diplômée d'agronomie a été essentielle pour le bon déroulement de mon projet. (cf : 27/02 - 28/02 : Orphelinats, Diagnostics, Visite de ferme ). Bien sûr, on s'attend à de nouvelles modifications dans le projet. Voici ci-dessous un bilan du projet actuel dans la région du centre du Vietnam :


Etat des lieux de l'orphelinat Vinh Son 3


Etat des lieux de l'orphelinat Vinh Son 6



Etat des lieux du village 1



Etat des lieux du village 2






Bilan de cette semaine : le projet avance à merveille, la population locale est très accueillante et reconnaissante et je garde une pêche d'enfer!! Bon, par contre, il va falloir que je commence à me calmer avec les spécialités douteuses si je veux garder cet enthousiasme 😅


A la semaine prochaine pour la suite !

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