20/02 - 21/02 : Ta Phin, rencontres, début de mission

Mes deux premiers jours Vietnam furent si intenses que je ne sais pas par où commencer...

Commençons donc par la fin, c'est à dire actuellement. Je suis à Ta Phin, dans le Nord du Vietnam (6km de Sapa). Après un dîner plutôt copieux, je m'apprête à faire ma première nuit chez une famille de l'ethnie Dao. 
Pour rendre les choses le plus clair possible, voici une petite carte de mon trajet ces deux derniers jours, ainsi qu'une carte détaillées de la région de Sapa :

Trajet en bus

Carte détaillée de la région (avec Sapa et Ta Phin)


Depuis mon arrivée à l'aéroport d'Hanoï à 6h le jeudi matin, beaucoup de choses se sont déroulées. 

Après une douche bien méritée dans un hôtel de la capitale, je suis directement parti à 11h pour Lao Cai en bus couchette, où je devais retrouver Florence Cavalier (Présidente d'EPVN), Mai Chi (Correspondante d'EPVN au Vietnam), Bdao (ma guide interprète pour 6 mois) et Alain (beau-frère de Florence). Bdao est originaire du centre du Vietnam. Elle vient elle-même d'un village ethnique. Elle parle vietnamien, anglais et de nombreux dialectes ethniques et m'accompagnera durant les 6 mois.

Hanoï

Bus Couchette Hanoï - Lao Cai

Lors de mon arrivée à Lao Cai vers 17h30, je n'ai pas le temps de poser mon sac que Florence m'annonce une réunion à 18h avec Kong, un représentant d'Agrisud (notre partenaire technique en agro-écologie dans la région du Nord). Cette réunion se déroule autour d'un repas vietnamien à base de Phở (bouillon de pâtes de riz).


De gauche à droite : Bdao, moi, Florence, Mai chi, Kong, Alain


Phở


Cette réunion nous a permis de préciser le projet avec Agrisud dans la région du Nord. Comme indiqué dans la Description du projet, la mission au nord concernera 10 familles. Parmi ces 10 familles, 5 viennent d'un village aidé par Agrisud : Son 2. Nous avons identifié avec Kong les problématiques et obstacles au projet, et en avons identifié 1 principale : Les villageois préfèrent acheter des produits alimentaires plutôt que les produire, car cela leur prend du temps sur leurs autres activités (tourisme, ...). Il faut donc sélectionner des légumes qui soient faciles à cultiver et ne demandent pas trop de temps d'entretien. Kong sera donc là pour nous accompagner dans notre mission. A la fin de ce repas, nous avons fait un débriefe avec l'équipe d'EPVN avant d'aller se coucher

De gauche à droite : Moi, Florence, Bdao, Mai Chi

Le lendemain, nous nous retrouvons autour d'un petit déjeuner à 7h30. L'objectif de cette journée : aller à Sapa pour visiter une pépinière, puis rejoindre Ta Phin pour visiter les 5 autres familles concernés par le projet.

Nous commençons donc la visite d'une pépinière afin d'y collecter des informations concernant les végétaux, et potentiellement y commander des plants de végétaux et arbres fruitiers. La personne nous recevant semble très compétente et nous décidons d'un rendez-vous dimanche pour effectuer une première commande.


Serre d'expérimentation sur des fraisiers


Serre

Pruniers

Le pépiniériste donnant des explications

Fleur de pêcher

Photo d'équipe
De gauche à droite : Alain, Bdao, Mai Chi, le pépiniériste, Florence, moi, Chang (un autre représentant Agrisud)




La deuxième partie de la journée se déroule donc à Ta Phin. Avant, nous rejoignons deux correspondantes de l'association Helen Keller International (qui parlent seulement vietnamien). Arrivés à Ta Phin, nous sommes accueillis par une famille de l'ethnie Dao. La partie du village appartenant à l'ethnie Dao bénéficie d'une route bétonnée et s'est donc enrichie grâce au succès de leurs "homestays", des gîtes chez l'habitant. Attention, bien qu'ils peuvent vivre de leur activité, les conditions restent très rudimentaires. 




Florence suivie de la troupe

Vue du homestay

Balcon du homestay

Notre projet concerne l'autre partie de Ta Phin, occupée par l'ethnie Hmong, qui est très pauvre. Dans cette zone, EPVN a recensé 5 cas d'enfants atteints de xéropthtalmie : par manque de moyens et de connaissances en nutritions, ces enfants souffrent de carences extrêmes en Vitamine A, ce qui provoque une perte partielle ou totale de la vue. 

Cet après-midi, nous n'avons eu le temps de visiter qu'une famille.


Famille 1 : Vàng A Pas

Cette famille comporte une enfant atteinte de xérophtalmie, Linh, qui est accompagnée par EPVN depuis plus d'un an. EPVN lui a permis d'avoir un examen à l'hôpital d'Hanoï, et lui fournit régulièrement des capsules de vitamine A afin d'éviter la dégradation de la maladie. Grâce à ces aides, Linh a conservé un peu de sa vue, qui reste très affectée.

Florence avec Linh, atteinte de xérophtalmie

Le potager de la famille est plus grand que ce que nous avions envisagé (120m2 au lieu de 10m2). Cependant, il est très difficile d'accès. En effet, le chemin est boueux et très en pente. A cause de cela, la famille récolte plus rarement les légumes, qui sont donc de moins bonne qualité et en trop grande quantité (légumes trop mûrs). Il y a donc d'importantes pertes car les légumes ne se conservent pas sur la durée.

Nous avons photographié le potager, prélevé de la terre pour mesurer son acidité et discuté avec la famille pour savoir ce qu'ils espèrent de ce projet. Nous prévoyons donc de planter différents légumes riches en vitamine A (carottes, patate douce, potirons, piment, aromatiques).

Cochons en liberté chez la famille Vàng A Pas

Coq attaché chez la famille Vàng A Pas


Potager de la famille Vàng A Pas

Cette famille étant la première que je visitais, cela a été particulièrement intense et éprouvant pour moi en considérant leur situation très précaire, mais me conforte également sur mon utilité dans ce projet.






Après un long débriefe avec les deux bénévoles d'HKI, nous précisons l'agenda pour la période de fin-mars à mi-avril. Les deux bénévoles sont très motivées et feront donc des formations de nutrition pendant 4 jours sur cette période.

Nous terminons enfin la journée autour d'un repas chez l'habitant.

Pour conclure sur ces deux premiers jours, je suis très satisfait de ce début de mission. Bdao, ma guide s'avère être essentielle pour la communication avec les ethnies, et le courant passe très bien avec elle (discussions faciles et beaucoup d'humour). Concernant les deux bénévoles d'HKI, bien que l'échange soit difficile du fait qu'elles ne parlent pas anglais, nous nous entendons très bien, et notamment grâce à Bdao. Le projet est très bien ficelé et le moral est au plus haut!





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